Camille
QUEL REFLET CULTIVONS-NOUS ?
“Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas, et de négliger de cultiver celles qu'il possède." 🌼
Il y a quelque temps, j’ai eu le privilège d’assister à une conférence sur l’éducation comme levier d’intégration sociale. L'idée principale véhiculée était la suivante : l'approche pédagogique et éducative doit s'inscrire dans la réalité du monde professionnel.
Au début de ce séminaire, je ne partageais pas les idées exposées par l’intervenant. Au fur et à mesure de son discours, je me suis surprise à y adhérer, bien qu’elles entraient en confrontation avec mes propres croyances.
Une personne convaincante a-t-elle des idées pertinentes ?
Il n’y a à priori pas de corrélation entre la manière de s’exprimer et le discours qui est véhiculé. Nous avons pour autant tous fait l'expérience de changer d'opinion
à la suite d'une discussion, parfois même sans interaction directe avec un interlocuteur. Nous sommes quotidiennement exposés aux phénomènes d’influence sociale. Cela nous conduit parfois, de manière non consciente,
à adhérer aux opinions collectives et normatives engendrées par une dynamique de groupe ou une figure influente. Nos valeurs, nos croyances et nos comportements sont remis en perspective lorsqu’ils entrent en interaction avec notre environnement.
Comment est pensé l’environnement dans lequel nous évoluons ?
Notre système éducatif et le monde professionnel sont majoritairement construits autour de l'extraversion et de la performance.
Il faut participer en classe pour s’assurer de bonnes appréciations et mener une réunion d’une main de maître pour gagner la confiance de ses collaborateurs.
Assez naturellement, nous avons donc tendance à valoriser une attitude extravertie en l’associant à l’action. Par raisonnement analogique, nous associons une approche plus introvertie à la passivité.
Qu’est-ce qui distingue l’extraversion de l’introversion ?
Ces deux profils réagissent différemment dans leur environnement.
Là où une personne extravertie puise son énergie dans les stimulations extérieures, une personne introvertie démontre ses capacités dans un environnement plus calme. Être dans l’extraversion ou l’introversion n’est ni un indicateur d’intérêt,
ni un indicateur de performance. Il s’agit d’une attitude qui découle de notre fonctionnement et qui affecte notre compréhension et notre manière d’interagir avec le monde.
Mais alors, comment construire un système éducatif inclusif ?
En tenant compte des besoins éducatifs particuliers, pour laisser place à ces brillants orateurs aux troubles dys, à ces inspirateurs discrets, à ces élèves allophones. A tous ces enfants, adultes en devenir, extra-ordinaires. En mettant en lumière les compétences sociales de Sacha, les capacités cognitives de Clémence et l'intelligence émotionnelle de Gabriel, nous avons tous une carte en main, pour peu que l'on s'autorise à la jouer.
Penser l'école de demain pour qu’elle puisse permettre à tout un chacun d’exprimer son plein potentiel, cela commence par valoriser les ressources, la sensibilité et les intérêts de chacun.
De quelle(s) manière(s) exploitez-vous votre potentiel ?